La loi du 11 février 2005 incarnait un grand projet pour l’égalité des droits des personnes en situation de handicap. Elle n’a été que très partiellement appliquée et ses ambitions n’ont cessé d’être revues à la baisse à grands coups de dérogations et de reports. 

En 2005, on parlait de loi « en faveur des personnes handicapées », une formulation qui sous-entendait la bienveillance d’une majorité envers une minorité. On parlait de personne handicapée. L’approche était médicale. Investir pour une poignée d’individus considérés comme privés de toute autonomie n’était pas une priorité. Voilà la raison pour laquelle cette loi a trouvé très vite ses limites et voilà pourquoi toute avancée devait faire l’objet de négociations et marchandages humiliants.

En 2025, nous devons bannir les idées et les mots qui ont freiné le progrès (déficience, invalidité) pour inventer un nouveau récit et porter nos combats. Le mythe de la société valide est un mensonge. Il n’y a pas une population minoritaire handicapée face à une majorité valide. Que ce soit en vieillissant, en étant enceinte, en traversant un trouble psychique, ou tout simplement en étant encombré par une poussette ou une valise, nous avons tous, à un moment donné, besoin d’un environnement accessible. Nous sommes toutes et tous bénéficiaires de l’accessibilité universelle. 

L’être standard doit être remplacé par la grande diversité des fonctionnements biologiques afin de concevoir des environnements accessibles ni pour une majorité ni pour une minorité, mais pour tout le monde. Chacune, chacun doit avoir le même accès aux services communs.

C’est ce projet enthousiasmant d’une société inclusive qui saura mobiliser les jeunes générations, engagées dans les luttes pour l’égalité des droits LGBT ou pour l’environnement, mais qui restent encore absentes du combat pour l’accessibilité.

Ne parlons plus de handicap. Changeons de récit et entrons dans le projet joyeux de la société inclusive. 

Bon anniversaire !