L'association
Qui sommes-nous?
Droit Pluriel est une association reconnue d'intérêt général qui œuvre pour une justice accessible à tous.
Tous les citoyens signent des contrats, se marient, divorcent, portent plainte, travaillent, héritent …
La rencontre entre les personnes handicapées et le droit est particulièrement éprouvante, quand elle n’est pas impossible. Tout se passe comme si leur présence n’avait jamais été sérieusement envisagée.
La discrimination liée au handicap était en 2018 la première cause de saisine du Défenseur des droits.
Depuis 2009, Droit Pluriel agit en faveur de l’accès au droit pour tous, en s’adressant à la fois aux justiciables et aux professionnels du droit pour faire changer les représentations de la société.
Depuis 2017, Droit Pluriel est membre du Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées. Cette assemblée sous l'égide du secrétariat d'État aux personnes handicapées est consultée pour toute question relative au handicap.
Le handicap constitue un obstacle majeur pour connaître et faire valoir ses droits.
Il serait inexact de considérer que la cécité, la surdité, la trisomie ou la schizophrénie sont la cause de cette situation car chacun doit pouvoir avoir un égal accès au droit et à la justice. Pour cela, des solutions existent : un espace aménagé (rampes, signalétique intelligente, marquages au sol...) et des dispositifs adaptés (boucle magnétique, documents en français Facile à Lire et à Comprendre...) Ces aménagements simplifieraient non seulement la vie des personnes en situation de handicap, mais également celle de tous les justiciables. Penser l’accessibilité universelle, c’est inclure tous les citoyens: personnes en situation de handicap, adultes accompagnés d’enfants en poussette, individus entravés par un plâtre, portant un chariot ou une valise, personne maîtrisant mal l’écrit ou non francophones, personnes vieillissantes... L’accessibilité est un atout. Elle est la marque d’une société plus ouverte et confortable. L’envisager comme une contrainte exprime les peurs et les freins d’une pensée réactionnaire. Aucune société, aucune justice n’est équitable ou égalitaire lorsqu’elle laisse une partie des individus sur le bord de la route. L’accessibilité universelle nous offre la garantie d’une démocratie réelle. Une révolution culturelle doit s’opérer permettant d’inclure tous les citoyens à tous les niveaux de la société, sans aucune exception.Le plaidoyer
Nous voulons:
CHANGER LE REGARD DÉVALORISANT DE LA SOCIÉTÉ SUR LE HANDICAP
Le mot « handicap » renvoie à une représentation négative et dévalorisante : dans les dictionnaires français, il se définit encore comme « une infériorité ». Cette représentation du handicap enferme les personnes concernées dans la honte. 80% des handicaps sont invisibles : malvoyant, schizophrène, autiste… Autant que possible, les personnes concernées dissimulent leurs difficultés. Tout plutôt que de se dire handicapé ! Dans ce contexte de dissimulation, de secret et de honte, les individus intègrent leur infériorité et participent eux-mêmes à leur propre exclusion. Il est urgent d’écrire une nouvelle page du handicap. Le premier argument de l’audioprothésiste est « ne vous inquiétez pas, cela ne se verra pas ». Honte de quoi ?Roxanne, lycéenne: «Je n’arrive plus à suivre les conversations de groupe, je confonds les mots, je réponds souvent à côté. Je suis devenue malentendante. Je dois porter des appareils auditifs. C’est très difficile. J’ai peur des regards et des moqueries. Question séduction, c’est l’horreur. Le plus important pour moi est que ma surdité ne se voit pas: mieux vaut être «bizarre», «lunaire», «renfermée» plutôt qu’handicapée. »
Fred, manager: «J’ai perdu brutalement l’audition à droite. Pour moi, impossible de porter une prothèse auditive. Ce serait stigmatisant, dévalorisant. Avec ça, pas la peine d’espérer une évolution de carrière. Alors je me débrouille, j’ai développé des stratégies pour que mes collègues ne se rendent compte de rien. Parfois il y a des malentendus, je rate des infos, c’est sûr. Mais le pire, ce serait d’être vu comme diminué.»
Droit Pluriel pour changer le regard.
L’association Droit Pluriel, fondée en 2009 par Anne-Sarah Kertudo, milite pour que le handicap sorte de la honte. Anne-Sarah devient malentendante à l’âge de 14 ans. À l’audioprothésiste qui la rassure: «Ne vous inquiétez pas, cela ne se verra pas», elle répond «Pourquoi devrais-je me cacher? Vous portez des lunettes, je porte des appareils auditifs.» Elle veut changer l’image du handicap. Elle crée en 2002 la première permanence juridique en langue des signes, elle témoigne publiquement de l’expérience de la différence, dénonce les discriminations et milite pour l’égalité. En 2018, l’association Droit Pluriel obtient des dictionnaires qu’ils changent leur définition du mot handicap et suppriment le terme «infériorité». Les millions de personnes concernées doivent retrouver leur fierté!FAIRE COMPRENDRE QUE LE HANDICAP DÉCRIT UNE SITUATION ET NON UNE POPULATION
La sémantique actuelle divise la population : « valides » d’un côté et « handicapés » de l’autre. Nous voulons faire tomber cette barrière imaginaire et proposons une nouvelle représentation : les individus présentent des variations corporelles et cognitives. Chacun se situe quelque part sur cette échelle de variation. Dire que quelqu’un est « handicapé » n’apporte aucune information sur la nature de son empêchement, sur ce qu’il ou elle peut faire et ne peut pas faire. Il faut donc utiliser les mots justes pour savoir de quoi on parle. Dire « Monsieur T. est handicapé » ne me donne aucune indication sur la manière de m’adapter. Mieux vaut dire : « Monsieur T. est sourd et s’exprime en langue des signes ».INSTAURER UNE ACCESSIBILITÉ UNIVERSELLE VIVANTE
La société est composée d’individus qui ont tous des besoins spécifiques. Il s’agit aujourd’hui que les lieux et services ouverts à tous soient réellement accessibles à chacun. Pour cela, des aménagements sont nécessaires : installations matérielles, outils technologiques, aide humaine, formation des personnels... Cette accessibilité doit se construire avec les citoyens eux-mêmes afin d’être vivante, c’est-à-dire répondre aux situations et s’adapter aux évolutions sociales. Il est injustifié et discriminant de mettre en place des circuits réservés aux personnes handicapées, tels que des guichets dédiés et des professionnels ou institutions spécialisées. Il faut enfin comprendre que les aménagements sont l’accessoire de l’institution et non des éléments « en faveur » d’une population : l’interprète en langue des signes n’est pas au service de la personne sourde, mais d’une justice qui doit traiter à égalité tous les citoyens. La société est la maison conçue pour nous accueillir, il est urgent de la repenser dans une construction qui permettra à chacun d’y trouver sa place.Notre Histoire
- 2002
Anne-Sarah Kertudo ouvre la première permanence juridique en langue des signes à la mairie de Paris. Elle y est rejointe par des avocats, enseignants-chercheurs, juristes et bénévoles.
- 2009
Naissance de l’association Droit Pluriel.
- 2010
Organisation d’ «un procès dans le noir» au Palais de Justice de Paris afin de mettre les professionnels de la justice dans la situation des justiciables aveugles.
Le Procureur salue l’événement : «pour la première fois, je réalise que la difficulté n’est pas la cécité, mais le fait que nous n’adaptons pas notre audience au handicap.»
- 2015
Fabienne Servan-Schreiber devient présidente de l’association.
- 2016
Les professionnels du droit discutent ensemble pour la première fois de la thématique de l’accessibilité pour tous. Avec leurs concours, Droit Pluriel débute le projet de la mission «professionnels du droit et handicap», projet phare de l’association.
- 2018
Droit Pluriel emménage dans ses nouveaux locaux à Montreuil. Parallèlement, l’association lance plusieurs projets d'envergure, dont la tournée du film "Parents à Part Entière" dans les Barreaux de France, la création de l'exposition "Tes Yeux sur Mes Oreilles", la formation des CDAD (Conseils Départementaux d’Accès au Droit) et le projet "le droit accessible à tous à Montreuil".
- 2019
En avril, Droit Pluriel est reconnue d'intêret général et obtient la redéfinition du handicap dans le dictionnaire. L'exposition "Tes yeux sur mes oreilles" est présentée dans la France entière et notamment à Paris, sur les grilles de la tour Saint-Jacques. Un commando de l'accessibilité permet de mettre en lumière les défauts du nouveau tribunal de Paris.
- 2020
En avril, Droit Pluriel lance sa première permanence juridique 100% accessible "Urgence Covid-19" En septembre, le projet est lancé de manière pérenne sous le nom de "Agir Handicap" En novembre, Droit Pluriel débute le projet "Rendre le droit accessible aux sourds"
- 2021
En septembre, notre permanence juridique est pérennisée sous le nom de Agir Handicap. La mallette pédagogique est publiée par la DILA. Nous lançons le projet "Jeunes aveugles et malvoyants, devenir citoyens, sujets de droit" et remportons l'accompagnement numérique de Share It pour développer notre première application mobile.
L'équipe
Un Bureau engagé

Fabienne Servan-Schreiber
PrésidenteFabienne est fondatrice de la société de production audiovisuelle Cinétévé, qui produit depuis plus de trente ans documentaires, fictions, opérations spéciales et films de cinéma. Productrice engagée, militante passionnée, elle met son énergie au service d'une justice accessible à tous.

Mathieu Simonet
TrésorierAvocat et écrivain, président de la Société des Gens de Lettre, Mathieu est aux côtés de Droit Pluriel depuis la première heure. Il a notamment écrit "Anne Sarah K.", roman publié aux éditions du Seuil.

Coralie Cota
SecrétaireAvocate, elle se consacre essentiellement au droit de la famille, matière qu'elle apprécie pour son exigence d'écoute et d'empathie. Étant issue d'une famille de sourds ou malentendants, faciliter l’accès à la justice pour tous a toujours été pour elle une priorité.
Une équipe permanente

Anne-Sarah Kertudo
Directrice
Militante engagée dans l’accès au droit depuis plus de 15 ans, elle est à l’origine de la première permanence juridique en langue des signes. Auteure du livre "Est-ce qu’on entend la mer à Paris ?" et réalisatrice de films-documentaires, Anne-Sarah représente l’association auprès de ses différents partenaires.

Sébastien Courou
Directeur administratif et financier
Juriste spécialisé en travail politique et fort de son expérience dans la défense des droits de toutes et tous, Sébastien est chargé du développement et de la coordination de Droit Pluriel, du rapport avec les partenaires et des opérations administratives et financières. Il apporte un regard transversal sur toutes les actions et le plaidoyer de l’association.

Faustine Lalle
Directrice juridique
Faustine est la directrice juridique de Droit Pluriel. Elle organise et assure les différents projets menés par l'association. Investie depuis longtemps dans le milieu associatif, elle s'est notamment engagée dans la promotion de la LSF et une meilleure accessibilité de la culture pour les personnes sourdes.

Eugénie Binet
Juriste
Eugénie est une juriste spécialisée en droit privé et plus particulièrement en droit pénal. Elle est engagée dans la lutte contre les discriminations faites en raison du genre, de l'orientation sexuelle, de l'ethnie ou encore du handicap. Elle travaille au sein de la permanence juridique et est également en charge de certains projets de l'association.

Marine Guibert
Service Civique
Marine est une juriste spécialisée en droit pénal. Elle est engagée dans la lutte contre les discriminations ainsi que dans l'éducation populaire En année de césure, Marine a donc décidé de rejoindre Droit Pluriel pour faire un service civique. Elle fait partie de la permanence juridique et aide sur les différents projets culturels de l'association.

Adéle Colin
Juriste
Adèle est une juriste spécialisée dans la défense des droits humains. Après un volontariat de solidarité internationale elle s’intéresse à la lutte contre les discriminations auxquelles font face les minorités en raison de leur origine, de leur sexualité, de leur genre ou encore de leur handicap. Elle est en charge de la permanence juridique et de projets en rapport avec les femmes.

Kim-Khanh Pham
Expert en accessibilité
Doctorant en droit public à l'université Paris II Panthéon-Assas, Kim-Khanh est spécialiste des questions d'inclusion sociale des personnes handicapées. Il est en charge de la mission « Professionnels du droit et handicap » et ses recherches nourrissent la philosophie de l’association.

Marie Di Giovanni
Avocate stagiaire
Marie est élève avocate en PPI à Droit Pluriel. De formation civiliste et sensibilisée à la question des droits et libertés fondamentales, elle fait partie de la permanence juridique "Agir Handicap". Elle apporte également son regard et expertise sur les projets de l'association.
Nos réseaux

Bleu Blanc Zébre
Réseau ESS
Bleu Blanc Zèbre est une association qui place au cœur de son action la coopération interacteurs afin de résoudre les fractures sociales / environnementales

Le French Impact
Réseau ESS
French Impact est un programme d'accompagnement de projets d'innovation sociale porté par le ministère de la Transition écologique et solidaire.
Nos bénévoles









