C’est l’été, allons voir ailleurs #1 !

L’école, pour les enfants en situation de handicap en Italie

L’Italie ferait-elle figure de modèle en matière de scolarisation des enfants en situation de handicap ? Loin devant la France puisque le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a rendu son verdict : « l’inclusion est loin d’être une réalité ». Quelles sont les différences majeures entre les deux systèmes scolaires ?


Alors que des milliers d’enfants français ne peuvent toujours pas aller à l’école, faute d’AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap), ou sont intégrés dans des classes spécialisées (classes ULIS) ou des établissements médico-éducatifs, la loi italienne prévoit que que "l’instruction obligatoire se déroule (pour tous les enfants et les adolescents, sans distinction) dans les classes normales de l’école publique", et cela depuis 1971. Par la suite, en 1977, les écoles spécialisées et les établissements médico-éducatifs ont été fermés. Aujourd’hui en Italie, l’école est majoritairement ouverte à tous, y compris les enfants en situation de handicap lourd. Le placement en établissements spécialisés ne se fait que de manière exceptionnelle, et constitue la solution de dernier « recours ». En France, la solution des établissements continue à s’imposer majoritairement car l’accompagnement en milieu ordinaire reste très difficile à mettre en œuvre avec des moyens de compensation insuffisants et des écoles non adaptées.
 
La méthode inclusive portée par l’Italie existe avant tout grâce à des enseignants « de soutien », qui aident chaque élève et non pas uniquement un élève en situation de handicap. A la rentrée 2017, il y a 1 enseignant de soutien pour moins de deux élèves, alors qu’en France, nous comptons 1 accompagnant pour plus de 8 élèves… Ils ont aussi des assistants de communication, permettant de compenser par exemple les handicaps sensoriels. Enfin, il existe aussi des assistants éducatifs, qui viennent en renfort aux assistants de soutien, et plus spécifiquement aux élèves en situation de handicap. L’enseignant de soutien est en charge de coordonner toutes les actions de ces professionnels : assistants de communication, assistants éducatifs, et aussi les autres enseignants. La prise en charge individualisée dépasse les bâtiments de l’école et s’effectue conjointement avec les services médicaux-sociaux. Tous les professionnels travaillent en collaboration et intègrent les familles de l’enfant au processus éducatif, garantissant la réussite du principe d’inclusion. De plus, a contrario des AESH français, les enseignants italiens sont régulièrement formés aux problématiques du handicap, grâce à des formations et des stages réguliers pour apprendre sur le terrain.
 
Ainsi, la réussite du ce système en Italie est en partie dû à cet accompagnement performant composé de tous ces professionnels. En France, si les AESH tiennent un rôle pivot dans le dispositif d’inclusion, le manque de valorisation de ce métier (contrats en temps partiels, salaires peu élevés, peu de formations) pourrait être à l’origine du retard notable français en termes de scolarisation des enfants handicapés.  Dans un monde où les enfants handicapés ont dix fois moins de chance que les autres d’aller à l’école, l’Italie nous montre la voie, allons-y !

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Handicap et école en Italie
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