Agir Handicap, bonjour !

Chaque mois, Agir Handicap répond à des centaines de personnes en situation de handicap ayant besoin d'un accompagnement juridique. Découvrez avec nous les problèmes rencontrés, et agissons ensemble, pour les faire cesser !

Agir Handicap Bonjour général

Le 7 Novembre 2022, 16h

Je vous appelle parce que j’ai absolument besoin d’un avocat pour porter plainte. Je suis malade, j’ai un cancer et je subis une situation qui aggrave mon état de santé chaque jour. Il faut m’aider.

Je suis victime d’un harcèlement et je ne le supporte plus. Plus précisément, c’est mon mari qui est victime de ce harcèlement et il faut que ça s’arrête. Il a tout essayé pour mettre fin à ce chantage, mais rien n’y fait.

Voilà la situation : c’est une femme qui l’appelle tout le temps. Elle sait pourtant que je suis mal et que cela aggrave mon état, mais elle s’en fout. Elle lui exige de venir la voir. Elle ne le lâche pas. Bon, pour que vous compreniez, avec la maladie, j’ai perdu l’envie des relations sexuelles. Je suis toujours fatiguée. Alors mon mari est tombé dans un piège. Cette femme faisait partie d’un club de marche avec lui et elle l’a embobiné. Il a fini par céder à ses avances. Ensuite, elle a voulu qu’il la rejoigne tout le temps. Lui ne voulait pas, mais elle l’appelait, elle lui a dit qu’elle mettrait sur internet les photos intimes qu’ils ont faites. Mon mari, il a peur. C’est pour ça qu’il faut qu’un avocat intervienne, parle à cette femme pour lui faire peur et qu’elle arrête...

Je n’en peux plus. Le soir, il se cache pour écrire des messages et moi je suis à côté, je vois tout. Je n’arrive plus à marcher à cause du traitement et lui il se cache. Il voudrait qu’elle le laisse tranquille, mais elle insiste, elle ne le lâche pas. Il faut que la police intervienne. Je sais quand il va la voir, il croit que je gobe ses mensonges, mais je ne suis pas idiote et je sais parfaitement chaque fois qu’il va la voir et revient avec son air désolé. Il faut m’aider. Votre association peut m’indiquer un avocat ?

Droit Pluriel répond à toute personne empêchée par le handicap de connaître et faire valoir ses droits.

Parfois, des demandes sont présentées comme des problèmes juridiques, mais l’échange avec la personne permet de comprendre que le véritable souci ne relève pas réellement, du moins pas seulement, du droit. Le sentiment d’injustice ressenti par ces femmes et ces hommes qui vivent des situations de violences les conduit à penser que la loi peut régler leurs difficultés. À nous, juristes de Droit Pluriel, de préciser le cadre d’intervention des professionnels de la justice.

La discussion permet de bien poser le problème, ce qui aide ensuite à le résoudre. L’écoute fait partie de notre métier. Elle témoigne à des gens habitués à être méprisés ou traités avec peu d’égard qu’ils comptent, qu’ils méritent attention et empathie. Ces personnes, si elles le pouvaient, se rendraient dans des lieux ouverts théoriquement à tous (Maison de Justice, permanences d’avocats...) etc. Droit Pluriel leur est accessible, car le service est joignable par téléphone, mail ou visio-langue des signes. Cette accessibilité signifie à toutes celles, tous ceux qui ne peuvent pas se déplacer, comme cette femme alitée, qu’ils n’ont pas été oubliés partout.

 

Le 17 Novembre 2022, 18h

Ma fille est revenue avec des traces de brûlure de cigarettes. La semaine dernière, elle portait des marques de coupes. Cela dure depuis des semaines. Est-ce que vous pouvez m’aider ? Je ne peux plus rester comme ça. Je ne sais plus à qui m’adresser... Excusez-moi... Je ne craque jamais, mais là... Là, j’ai du mal. J’ai trouvé votre numéro dans un article de journal qui disait que vous venez en aide aux personnes handicapées et à leurs proches. Je suis sa maman, ma fille est autiste. Elle ne parle pas, elle ne parvient pas à s’exprimer oralement. Elle fait des mouvements, elle se fait comprendre par le regard. Je l’ai confiée à une maison d’accueil spécialisée, près de chez moi, à côté de Lyon. Elle est maltraitée là-bas. Je ne suis pas la seule maman à constater des violences sur mon enfant. Je travaille, je ne peux pas la garder à la maison. Je suis toute seule avec elle. Je dois garder mon travail, je n’ai pas le choix... Il n’y a aucune place ailleurs. Partout il y a des listes d’attente. Comment peut-on faire, nous les familles ?

Il y a déjà eu une plainte, le procès va avoir lieu, tout le monde est au courant, regardez sur Mediapart, il y a un article. Mais en attendant, rien ne change et personne ne fait rien pour protéger nos enfants. Est-ce que vous pouvez faire quelque chose ?

Droit Pluriel répond aux personnes empêchées de connaître et faire valoir leurs droits

Les parents constituent une part importante des appels à la permanence juridique. Ils se sentent abandonnés. Tout est fait pour leur laisser penser qu’ils sont responsables du handicap et que c’est à eux de gérer la situation.

Les familles, souvent des mamans seules, déploient une énergie colossale à chercher des lieux d’accueil. Contactés dans ce dossier par Droit Pluriel, les services de l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) témoignent de l’absence de structures d’accueil pour les enfants victimes de violence.

Par exemple, le collège ne préviendra pas le lycée de l’arrivée d’un élève en situation de handicap. C’est aux parents de faire toutes les démarches. L’inclusion est pourtant le projet d’une société, pas celui d’individus.

Les enfants placés sont les grands oubliés de la nation. Qui va voir ce qui se passe dans les instituts et centres fermés ?

Droit Pluriel travaille à un projet d’envergure qui viserait à développer la prévention contre les violences en institution. Mais encore faut-il proposer des solutions alternatives aux familles.

 

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